Lèche-vitrine (libre)

Messages : 8 Date d'inscription : 13/11/2007 Age : 33

[HJ : Aucun commentaire sur le titre :mrgreen: lol]

C'en était insupportable, vraiment. Juste... pour quelques heures ― non, ce n'était pas cela, d'habitude, elle n'avait pas faim et son enfant était alors une bénédiction, mais là, c'était tout autre chose! ― elle aurait souhaité ne pas avoir cette grossesse, ce maudit fruit du péché qui n'inspirait aux autres qu'un satané de mépris. Pourquoi, pourquoi fallait-il qu'en cet instant même, au moment où elle passait devait le restaurant le plus chic de toute la fichue de ville, pourquoi fallait-elle qu'elle soit en rage d'un bon plat de fettucine alfredo bien chaud? Pourquoi? C'était le plat le plus cher qu'on servait dans ce restaurant, et c'était sûrement la seule place où l'on pouvait en avoir un bon, un vrai, un consistant et goûteux, avec du vrai parmesan et du vrai vin blanc? (Et encore, ce n'était pas tous les restaurants qui rajoutaient un peu de vin dans leur sauce...) Pourquoi fallait-il que cela tombe sur elle, qui ne s'était pas nourri depuis plus de vingt-quatre heures (mais moins de quarante-huit, ce qui était dans un certain sens bien) et qui, surtout, n'avait absolument aucune cenne sur elle?

Ces gens... Qu'est-ce qu'elle les détestait... Qu'est-ce qu'elle les haissait! Les enfoirés... Ils prennaient vraiment plaisir à la voir souffrir de faim ainsi. Et pas seulement de faim non plus! C'était la saison de la pluie, l'automne à proprement parler et elle n'avait qu'une sale chemise noire sur elle, son ventre bondé à découvert. Ses cheveux trempes conduisaient l'eau de glace sous sa chemise, déjà toute mouillée, et elle grelottait tandis qu'elle dévisageait les gens assis tout près de la fenêtre du restaurant, mangeant tranquillement un gros T-Bone saignant, avec une montagne de purée de pommes de terre à l'ail, accompagné d'une salade au saumon et de pain à l'ail gratiné au vieux cheddar. Derrière eux se trouvait un foyer. Pas un électrique, un vrai! (mais qu'est-ce que cela aurait changé s'il était un faux... Ils étaient tout de même au chaud, leur manteau de fourrure reposant sur le dossier de leur chaise de riche bois coussiné dans une pièce à 21°C minimun, tandis qu'elle, elle était presque nue à 0, 1, 2, 4°C gros max. Les gens la regardait avec mépris et moquerie, prenant tout leur temps pour ne serait-ce que découper un morceau, et l'ammener à leur bouche, se tournant vers elle pour mastiquer très lentement, pire qu'un escargot, tout en souriant ― sincèrement, très évidemment, ils étaient très contents d'être là, à la voir souffrir tranquillement assis.

Ses genoux fléchirent, mais elle mit sa main devant ses voies respiratoires à la place, détournant la tête sur le côté. Une jeune adolescente, sûrement plus vieille qu'elle mais d'à peine quelques années venait de vomir le trop qu'elle avait mangé en gloutonnerie. Domenica ne pouvait supporter cela. Voir, l'odeur, imaginer... Cela lui donnait le goût de gerber. Elle avait été tellement malheureuse lors de ses premiers mois, où elle vomissait presqu'à tous les matins...!
Au moins, elle n'avait rien mangé depuis un bon bout de temps, alors elle ne pouvait rien rejeter... Pourtant, cela ne la dissuadait pas de rentrer dans cette place pour se commander un bon repas chaud ― ou même juste s'abriter de la pluie!

Messages : 9 Date d'inscription : 11/11/2007

[ J'peux ? ]

Marchant dans l'unes de ces ruelles pleines de restaurants, sans aucune habitation, Ely Johnson sortait de son travail. En effet, il avait terminé plutôt ce jour là. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il avait laissé le reste du boulot à ces collègues en leur faisant croire qu'il était fatigué ce jour là, comme tous les lundis d’ailleurs. Vous savez, c'est dure de reprendre le rythme avec le week-end. Sauf qu'Ely, en tant qu'infirmier à l'hôpital travaillait aussi parfois le dimanche et son excuse ne marchait pas tout le temps, surtout que ces collègues avaient du mal à le croire et le laisser difficilement partir comme cela, mais avaient-ils le courage de le dénoncer à leurs supérieurs ? Non, alors Ely pouvait profité tranquillement de son lundi après-midi. Il observait les piétons, certains sortaient des restaurants & cafés bien rassasié tandis que d'autre regardait les cartes des restaurants et s'imaginé en train de manger un de leur plat préféré. Ely ne faisait partit d'aucune de ces catégories, non, il n'avait pas manger, mais n'avait pas faim. Etonnant, car habituellement il se dépêchait de passé cette rue pour ne pas voir les plats, tellement il avait faim.

Messages : 8 Date d'inscription : 13/11/2007 Age : 33

[HJ: NNNNNNAAAAANNNNNNNNNNNN!!!!!!!!! bang bang bang *le tue* Bof, finalement, j'ai changé d'idée : tu peux ^o^ *remarque pas qu'il est mort*)]

La jeune femme en devenir se sentant faiblir : il lui fallait manger. Maintenant. Dans une telle condition comme la sienne, se priver de nourriture était suicidaire. Surtout lorsqu'elle n'avait pas dormi depuis de nombreuses heures (alors qu'à son stade de grossesse, elle devrait être au lit à cette heure tardive de l'après-midi), qu'il pleuvait, que la température voisine le zéro et qu'elle n'avait aucun manteau. Le ventre découvert, elle se détourna avec un certain regret de l'énorme fenêtre d'une propreté qui montrait l'exécrable injustice qu'était ce bâtiment, s'avançant de quelques pas chancelants vers la rue.

Cependant, elle ne put mettre un seul pied sur l'asphalte noir, car elle (ou quelqu'un) fonça dans un corps étranger (ou l'inverse, elle n'aurait su dire, elle n'était plus dans l'état approprié pour pouvoir juger de la situation). L'impact la repoussa, et, très évidemment, elle en tomba à la renverse, son petit corps se répendant comme un mollusque dans une flaque d'eau ― cela ne la dérangea nullement, étant déjà trempe jusqu'aux os, bien au contraire même, puisque cela avait en quelques sortes amortie sa chute.

Heureusement pour son bébé, elle avait tombé sur le côté, et donc le fœtus ne se retrouva pas aplati en quelques manières possibles. Cependant, le choc le 'réveilla' et il se mit à donner des coups de fustrations contre la paroie utérienne de sa mère, ce qui amplifia sa douleur déjà très vive pour le moment. Domenica se roula alors en boule, si possible que l'on puisse qualifier cette position, ses bras pressant sur son ventre dans une tentative désespérée de soulager sa douleur, sans se préoccuper de l'infirmier qui l'avait, que ce soit de sa faute ou non, de son intention ou pas, repoussé.

» L'heure du midi, enfin! ( Libre)